J’imagine que vous êtes comme moi : vous êtes bien équipé. Vous utilisez un ou des boîtiers Canon, Nikon, Sony, Fuji, Leica (ou autre), ils sont modernes et efficaces et donnent toute satisfaction. Pourtant vous avez un petit chouchou beaucoup moins perfectionné qui vous procure bien plus de plaisir chaque fois que vous le sortez. Mon petit chouchou à moi, c’est le Nikon FG.

Un argument de poids !
On ne va pas se mentir : si j’ai répondu à l’annonce aperçue sur Le Bon Coin, ce n’est pas pour la fiche technique de ce petit Nikon dont j’ignorais à peu près tout. Non.
La première raison est que son propriétaire habitait non loin de chez moi, ce qui m’a permis de le rencontrer pour essayer le boîtier et l’objectif. Ça compte quand on s’apprête à dépenser une somme aussi déraisonnable (de mémoire, quand même dans les 50€ avec le 50mm f/1.8 Serie E, un flash et des filtres !)
Mais il faut aller chercher ailleurs la raison profonde de mon intérêt. Pour être franc, j’avais une envie folle d’avoir un Nikon FG parce que c’est la classe d’utiliser un appareil photo à ses initiales !
Vous me direz que ce n’est pas une raison valable. Je peux l’entendre. Et en même temps, le matériel photo vendu l’est-il toujours pour de bonnes raisons ? Le marché du neuf tourne en grande partie grâce à des acheteurs convaincus que leur prochain achat leur permettra de faire de plus belles photos. Je ne trouve pas cette justification beaucoup plus pertinente.
Bref… Le boitier me faisait de l’œil, je me suis laissé faire sans aucune résistance.

Mal aimé, et pourtant !
Le Nikon FG est un boitier reflex argentique mono-objectif à mise au point manuelle. A sa sortie en 1981, il remplace le Nikon EM pour jouer le rôle du boîtier 24×36 amateur dans une production Nikon plutôt haut de gamme (elle compte alors le FE, le FM et le F3). Il traine depuis une réputation de boitier bas de gamme à éviter. Pourtant, si les caractéristiques du EM étaient limitées, le Nikon FG a quant à lui presque tout d’un grand.
Côté exposition, il propose un mode manuel, un mode automatique à priorité à l’ouverture et un mode programme, le tout appuyé sur une mesure intégrale à pondération centrale TTL (réglable de 12 à 3200 iso). Tous ces modes d’exposition bénéficient d’un correcteur de -2 à +2 IL par demi-valeurs, ainsi que d’une très originale touche « contre-jour » qui surexpose de +2 IL.
L’obturateur contrôlé électroniquement va de 1s à 1/1000s (par valeurs entières dans le mode manuel). Il propose également une position B pour les poses supérieures à la seconde, et une vitesse strictement mécanique de 1/90s en cas de panne électrique (le boitier fonctionne avec deux piles LR44, ou mieux une CR1/3N). La synchro flash est calée au 1/60s (sans être extraordinaire, c’est mieux que ce qu’on trouve sur certains boitiers allemands contemporains et beaucoup plus prestigieux !)
Un retardateur mécanique complète le tableau.
En option, le Nikon FG peut recevoir le moteur MD-14 (cadences de 2 et 3.2 i/s) et le dos-dateur MF-15.
Le boîtier est compact, mais son ergonomie est logique et toutes les commandes sont facilement accessibles. Enfin, le viseur très large (on n’en fait plus des comme ça sur les débuts de gamme !) affiche la vitesse, et le verre de visée est équipé d’une couronne de microprismes et d’un télémètre à champ coupé horizontal pour aider à la mise au point.
Tout est simple et intuitif. Une vrai réussite ergonomique !
Seul point contestable pour moi, compte-tenu de mes habitudes de prise de vues : l’absence de toute mémorisation de l’exposition. Les paramètres ne se bloquent pas quand on garde le déclencheur enfoncé à mi-course. En cas d’éclairage délicat, il faut donc repasser en exposition manuelle et reporter le couple vitesse/diaph choisi, ou utiliser la touche contre-jour si la situation s’y prête. Un petit « défaut », donc, mais qui n’a rien de rédhibitoire en pratique.
Et du côté des objectifs ?
Si ce petit Nikon FG a donc tout du boitier « Sam Suffit » à même de satisfaire son propriétaire, il présente en plus un argument de taille : comme tout bon reflex Nikon qui se respecte, il accepte tous les objectifs Nikon en monture F de type Ai et Ais (ainsi que les AF et AF-D, mais ceux-ci ne sont pas agréables à utiliser en mise au point manuelle). La gamme est pléthorique ! Elle comporte des objectifs très abordables encore aujourd’hui comme des joyaux très recherchés et hors de prix.
On s’intéressera particulièrement aux objectifs Nikon de la Serie E, une gamme d’objectifs compacts et économiques conçus pour accompagner la sortie du Nikon EM. Intégrant un peu de plastique, ces objectifs sont beaucoup moins recherchés que les « vrais » Nikkor en métal (ils n’ont d’ailleurs pas droit à l’appellation Nikkor). Pour autant, ils permettent d’équiper le Nikon FG à moindre coût, sans que les images produites n’en souffrent. En particulier, le 50mm f/1.8 Series E est très recommandable !

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